Des vêtements en nylon doux en perspective
Le sucre deviendra bientôt la matière première du tissu en nylon que vous portez. Des chercheurs de l'Institut de bio-ingénierie et de nanotechnologie (IBN) ont découvert un nouveau procédé permettant de convertir l'acide adipique, l'un des éléments constitutifs du nylon, à partir du sucre.
C'est ce même nylon qui est utilisé dans la fabrication des cordes, des tapis, des poils de brosse à dents et même des vêtements. La procédure actuelle de production de l'acide adipique implique l'oxydation à l'acide nitrique de produits chimiques à base de pétrole. Ce processus produit de grandes quantités qui sont utilisées commercialement, mais il libère beaucoup d'oxydes d'azote qui contribuent largement au réchauffement de la planète.
Le directeur exécutif de l'IBN, le professeur Jackie Y. Ying, a cité les préoccupations environnementales croissantes dues à l'utilisation constante de combustibles fossiles et à la réduction des ressources naturelles comme étant la principale raison de leur recherche. Il a indiqué que son équipe avait trouvé une solution durable et plus écologique pour convertir le sucre en acide adipique grâce à sa "technologie catalytique brevetée".
L'acide adipique "vert" peut être obtenu à partir de l'acide mucique. L'acide mucique est oxydé à partir du sucre et se trouve dans les pelures de fruits. Le processus actuellement utilisé comporte plusieurs étapes qui donnent un rendement et une efficacité du produit très faibles. Il est également possible d'utiliser de l'hydrogène gazeux sous haute pression et des acides forts, qui sont tous agressifs, dangereux et coûteux.
Le procédé chimique mis au point par IBN implique la déshydratation de l'acide mucique, c'est-à-dire l'élimination de l'oxygène et de l'eau par réduction et déshydratation respectivement. Les scientifiques ont découvert que la déshydratation combinée à un solvant alcoolique (réaction d'hydrogénation par transfert) dans l'un des réacteurs permettait d'obtenir un rendement élevé d'acide adipique pur à 99 %.
Cette méthode peut en fait être adaptée à des fins industrielles car elle ne nécessite qu'un nombre minimal d'étapes (une ou deux), les conditions ne sont pas difficiles et le produit obtenu est pur. La quantité de gaz à effet de serre est également réduite.
Yugen Zhang, chef de groupe de l'IBN pour la chimie verte et l'énergie, n'a pas manqué de saluer les efforts de l'équipe. Il a mentionné que leur travail montrait un grand potentiel dans le développement de l'acide adipique biosourcé.
Il s'est dit enthousiasmé par leur nouveau protocole et sa capacité à convertir efficacement l'acide adipique à partir du sucre, ce qui a essentiellement rapproché l'industrialisation d'une étape. Il a fait allusion à l'utilisation de la biomasse brute comme matière première pour compléter la technologie verte.
Des procédés plus propres et moins coûteux sont la voie à suivre alors que l'industrialisation continue de dominer le monde. Chaque entreprise devrait en effet s'efforcer de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.