Coagulation naturelle et coagulation synthétique
De nombreux blessés dans les salles d'urgence meurent à cause d'une hémorragie abondante, mais tout cela pourrait appartenir au passé. Grâce à l'invention du collagène synthétique de l'université de Rice, les plaies pourront désormais cicatriser plus facilement grâce à la coagulation qui se produit naturellement.
Le matériau utilisé, le KOD, ressemble au véritable collagène, une protéine dont les fibres servent à lier les cellules dans les tissus et les organes. On pense que ce matériau synthétique est plus efficace que les éponges ou les thérapies à base de porc qui sont utilisées pour permettre la cicatrisation pendant ou après une intervention chirurgicale.
Ce matériau KOD est composé de trente-six acides aminés qui s'assemblent indépendamment en hydrogels et en nanofibres à trois hélices. Cette étude est basée sur une étude de Vivek Kumar et Hartgerink.
Selon Hartgerink, ils ont montré que de petits peptides peuvent être fabriqués et synthétisés chimiquement, ce qui signifie que les peptides peuvent être purifiés en profondeur pour obtenir un matériau homogène. À leur tour, les peptides s'assemblent en fibres qui se transforment en hydrogel. Cette hiérarchie ressemble à l'assemblage naturel du collagène.
Hartgerink ajoute que l'importance du collagène est plus grande que celle du rôle d'échafaudage cellulaire. Cela s'explique par le fait que l'activité d'une cellule est largement déterminée par le produit chimique qui se trouve sur la surface qui la retient. Cela fait longtemps que l'on envisage d'utiliser la KOD dans l'hémostase.
Bien que le collagène naturel soit présent sur le marché, le collagène synthétique présente également des avantages. L'un d'entre eux est la prévention des problèmes immunitaires dus au collagène dérivé des vaches. KOD garantit la pureté d'un produit.
Des tests en laboratoire ont montré que l'hydrogel contenu dans KOD arrête les saignements en piégeant les globules rouges. Contrairement aux barrières commerciales qui se lient aux plaquettes et les activent pour former des caillots. Ces tests ont également montré que le KOD ne provoque pas d'inflammation.
Selon Kumar, il n'était pas possible d'établir un lien entre les grands traumatismes et la KOD, car les méthodes conventionnelles, comme l'utilisation de matériaux avec de l'argile, s'étaient avérées plus efficaces. Kumar a utilisé son propre sang pour comparer des hémostatiques commerciaux et des hydrogels.
Son homologue affirme qu'il ne s'agit pas d'une méthode à utiliser en première intention, mais qu'elle pourrait s'avérer très efficace lorsque la cicatrisation doit être naturelle, en particulier lorsqu'il y a des cicatrices.
La validation de ce matériau est encore nécessaire pour qu'il puisse être utilisé dans les salles d'opération, mais les chercheurs envisagent de l'utiliser pour la cicatrisation des plaies et pour soutenir les greffes.