Ténacité à la rupture : Améliorer la résilience des matériaux
Comprendre la ténacité à la rupture
Laténacité à la rupture est une propriété essentielle de la science des matériaux, qui décrit la capacité d'un matériau à résister à la croissance des fissures. Elle est nécessaire pour prédire la rupture sous contrainte des structures et prévenir les défaillances catastrophiques des ouvrages d'art.
Facteurs critiques influençant la ténacité à la rupture
- Ductilité: Les matériaux qui peuvent subir une déformation plastique (comme les métaux) ont tendance à présenter une plus grande ténacité à la rupture.
- Microstructure : La taille des grains, la composition des phases et les défauts peuvent tous affecter la résistance à la rupture. Les matériaux à structure granulaire fine ont tendance à être plus résistants.
- Température : La ténacité à la rupture est fonction de la température. Certains matériaux deviennent plus résistants à basse température (par exemple, les métaux présentent une rupture fragile à des températures très basses (cryogéniques)).
- Traitement et renforcement : Le processus de fabrication (par exemple, le moulage, le forgeage, le frittage) et le renforcement (par exemple, les fibres, les stabilisateurs) peuvent améliorer la ténacité à la rupture.
Ténacité à la rupture et variation des matériaux
La ténacité à la rupture varie considérablement d'un matériau à l'autre en raison des différences de composition, de microstructure et de traitement. C'est ainsi que la ténacité à la rupture peut varier d'un matériau à l'autre :
1. Les métaux
Lesmétaux ont une ténacité élevée par rapport aux céramiques et aux polymères. La capacité des métaux à se déformer plastiquement (ductilité) est un facteur qui contribue à leur ténacité. Quelques exemples :
-Acier : Les aciers au carbone peuvent avoir une ténacité à la rupture de 50-150 MPa-m½, tandis que les alliages plus résistants comme les aciers faiblement alliés à haute résistance peuvent avoir une ténacité à la rupture supérieure à 200 MPa-m½.
-Alliages d'aluminium : La ténacité à la rupture est généralement plus faible (30-60 MPa-m½) que celle des aciers, mais la légèreté de l'aluminium et sa résistance à la corrosion en font un matériau bien adapté à des applications spécifiques.
2. Les polymères
Lespolymères sont moins résistants à la rupture que les métaux, mais ils peuvent être conçus pour des applications spécifiques.
- Thermoplastiques : Ils ont tendance à présenter une meilleure résistance à la rupture en raison de leur capacité à se déformer sous l'effet d'une charge. Par exemple, le polycarbonate peut révéler des valeurs de 30 à 70 MPa-m½.
- Thermodurcissables : Ils ont tendance à être plus fragiles et à présenter une ténacité à la rupture plus faible. Les époxydes, par exemple, peuvent révéler des valeurs aussi basses que 20 MPa-m½ à moins d'être renforcés.
3. Les céramiques
Lescéramiques sont généralement fragiles, c'est-à-dire qu'elles possèdent une faible ténacité à la rupture, bien que leurs propriétés puissent varier considérablement en fonction de leur composition et de leur traitement.
- Alumine : largement utilisée comme céramique technique, l'alumine a une ténacité à la rupture de 3 à 5 MPa-m½.
- Zircone : Également appelée céramique à haute résistance à la rupture, la zircone peut avoir une résistance à la rupture comprise entre 5 et 15 MPa-m½, en particulier lorsqu'elle est stabilisée à l'yttrium.
- Nitrure de silicium : Céramique pouvant être abrasée, largement utilisée dans l'industrie et les applications aérospatiales, le nitrure de silicium est connu pour avoir des valeurs d'environ 5-7 MPa-m½ pour sa ténacité à la rupture.
4. Matériaux composites
Les matériaux composites, c'est-à-dire les composites à matrice céramique ou les polymères renforcés par des fibres, peuvent présenter des plages de valeurs de ténacité à la rupture extrêmement étendues en fonction de la matrice et des matériaux de renforcement.
- Composites renforcés par des fibres : La résistance à la rupture des composites à base de fibres de carbone, par exemple, peut varier de 20 à 100 MPa-m½ en fonction de l'orientation et du type de fibres.
- Composites à matrice céramique : Ils possèdent la résistance à haute température de la céramique ainsi que la ténacité accrue des fibres de renforcement pour offrir une ténacité à la rupture de l'ordre de 10 à 30 MPa-m½.
5. Le verre
Le verre est généralement fragile et sa ténacité à la rupture est très faible par rapport aux métaux et aux céramiques. La ténacité à la rupture de la plupart des matériaux en verre est de l'ordre de 0,5 à 1 MPa-m½, mais certains verres conçus (par exemple, le verre feuilleté ou trempé) ont des valeurs légèrement supérieures.
6. Béton
Le béton est un matériau composite dont la ténacité à la rupture est relativement faible, mais pas plus faible que celle des métaux ou des polymères. La résistance à la rupture du béton est généralement comprise entre 0,5 et 1,5 MPa-m½, mais elle peut être augmentée par l'inclusion de fibres ou d'autres additifs.
Méthodes d'essai de la ténacité à la rupture
La résistance à la rupture doit être correctement évaluée pour les matériaux. Plusieurs méthodes d'essai normalisées sont utilisées :
Essai d'impact Charpy
Un pendule frappe une éprouvette entaillée, l'énergie étant absorbée lors de la rupture. Il permet de mesurer rapidement la ténacité, mais est moins précis pour une analyse détaillée.
Essai de traction compacte (CT)
Il comprend une charge de traction sur une éprouvette entaillée afin que le paramètre de ténacité à la rupture, tel que KICK_{IC}, puisse être mesuré avec précision.
Essai de flexion avec entaille à bord unique (SENB)
Une éprouvette entaillée sur un seul bord est pliée jusqu'à la rupture et fournit des données sur la résistance du matériau à l'avancement de la fissure.
Essai de flexion en trois points
Semblable à l'essai SENB mais appuyé sur trois points, cet essai permet de déterminer la résistance à la rupture dans des conditions de charge de flexion.
Indentation instrumentée
Des techniques d'indentation compliquées permettent d'estimer la ténacité à la rupture à partir de la réaction du matériau sous une déformation contrôlée.
Questions fréquemment posées
Qu'est-ce que la ténacité à la rupture ?
La ténacité à la rupture est une mesure de la capacité d'un matériau à résister à la croissance des fissures et à maintenir l'intégrité structurelle sous charge.
Pourquoi vouloir augmenter la ténacité à la rupture ?
L'augmentation de la ténacité à la rupture permet d'éviter une défaillance inattendue du matériau, garantissant ainsi la sécurité et la fiabilité dans différentes applications.
Quels sont les matériaux qui présentent souvent une ténacité élevée ?
Les alliages d'acier et de titane, ainsi que certains composites, présentent une ténacité élevée.
Comment la température influence-t-elle la ténacité à la rupture ?
Le changement de température peut modifier la ténacité d'un matériau, généralement en diminuant à basse température et en augmentant à haute température.
En quoi la ténacité diffère-t-elle de la dureté ?
La ténacité à la rupture évalue la résistance à la croissance des fissures, tandis que la dureté évalue la résistance à la déformation superficielle et à l'indentation.